Au moyen âge

Au Moyen Age, l’essentiel des terres appartient aux grandes abbayes angevines. En 769, Pruniers fut donné par Pépin le B924-eglise_St_Aubin_pruniersref aux moines de l’abbaye St. Aubin. La paroisse de Bouchemaine devint, à la fin du 11ème siècle, propriété du chapitre de St. Laud qui, en 1120, dut en restituer une partie à la puissante abbaye de femmes du Ronceray. Des procès retentissants opposèrent alors les deux communautés jusqu’à ce qu’elles se mettent d’accord pour construire une écluse et des moulins flottants dont elles se partageaient les droits.

 

Bouchemaine, lieu de villégiature

926-Logis_des_Vergers_PruniersÀ la fin du 15ème siècle et surtout aux 16ème et 17ème siècles, noblesse et bourgeoisie commencent à apprécier les villégiatures campagnardes, à la fois sources de profits et résidences de plaisance. Les bords de Maine et de Loire deviennent un lieu de prédilection pour ce type de constructions. Vers 1450, le domaine de la Rive, à Pruniers, fut acquis par le Comte de Laval, père de la Reine Jeanne, deuxième épouse du Roi René. Celui-ci en fit don à son gendre «pour son ébat et son plaisir». La reine Jeanne se plaisait à la Rive, elle y fit de fréquents séjours entre 1451 et 1454. Au milieu du 16ème siècle, de riches bourgeois angevins s’installèrent, à leur tour, sur l’ancien domaine des moines de Saint Aubin qui avait fini par se disloquer complètement. Ils acquirent le domaine de la Piverdière, firent construire le Logis des Vergers près de l’église de Pruniers. En 1542, François Fouquet, bisaïeul du célèbre surintendant devint propriétaire du domaine des Harenchères.

 

« L’Abbaye » résidence secondaire des évêques d’Angers au 17eme

À la même époque et jusqu’à la Révolution, Bouchemaine connut une période de prospérité et devint, comme Pruniers, lieu de résidence des bourgeoisabbaue eb d’Angers. On peut voir sur la commune des logis remarquables datant de cette époque. Le plus connu est l’Abbaye de Bouchemaine, édifice de style classique du 17ème qui n’a jamais été une abbaye mais une demeure confortable, lieu de résidence secondaire des évêques d’Angers. En raison de la beauté de ses paysages, La Pointe attire aussi les familles aisées qui y construisent des maisons dites de plaisance. Les plus importantes de ces résidences sont le Petit Serrant, pavillon de chasse du 18ème siècle, et la demeure du Haut Plessis, fin 17ème-début 18ème siècle au coeur du bourg.

 

La Pointe ancien village de mariniers

Ancien village de mariniers de Loire, la Pointe est à la confluence de la Maine et de la Loire. Dés le 17ème siècle, le charme du lieu a attiré les bourgeois angevins. A partir de la fin du 19ème, le train puis le tramway facilitent l’accès à ce quartier résidentiel où fleurissent de petits édifices particuliers. L’architecture des bords de Loire s’apparente alors à un univers balnéaire. Des pavillons de jardins induisent un art de vivre à la campagne en devenant le prolongement du salon et de la salle à manger. En 1900, la mode est d’assortir les villas de gloriettes, kiosques et tonnelles…Ce sont de petits édifices le plus souvent à plan carré et couvert d’un toit que l’on construit à l’écart de la demeure principale, dans un parc ou à l’extrémité d’une terrasse. En flânant sur les quais et le long de la rue des Saulniers, vous découvrirez ces villas du bord de Loire ainsi que les très belles demeures du Petit Serrant, du Haut Plessis. Ne manquez pas la chapelle Notre-Dame de Ruzebouc, ancien grenier à sel du 16ème siècle avec sa superbe charpente.

 

La Pointe et le sel

Chapelle Notre Dame de Ruzebouc à la Pointe – ancien grenier à sel

La Pointe est le premier poste de péage important après la frontière Anjou-Bretagne à Ingrandes. Au Moyen Age, de nombreux droits y sont perçus sur les denrées qui remontent la Loire. Au 18ème siècle, tous les convois royaux de sel s’y arrêtent pour y être contrôlés. Le bureau de Fermes se trouve au lieu dit « la Prévosté », la chapelle actuelle Notre-Dame de Ruzebouc fait alors fonction de grenier à sel.

 

LA Révolution

« la Prévoté » demeure de l’agent chargé de percevoir les droits du sel au 18e

En 1789, l’Assemblée Nationale Constituante vote une nouvelle administration pour la France. En 1790, Bouchemaine est désigné comme chef-lieu de canton. En 1792, les limites de la commune de Bouchemaine sont fixées réunissant les paroisses de Saint Symphorien de Bouchemaine, de Saint Aubin de Pruniers et une partie de la paroisse d’Epiré. L’abolition de la gabelle et des droits féodaux a une incidence directe sur la vie de la Pointe.

 

La Place Ruzebouc, un ancien port

Au 19ème , le village de la Pointe va s’adapter au développement économique et à son environnement urbain. La cale de Ruzebouc est élargie, la pente est adoucie afin de permplace ruzeboukettre un meilleur accès aux charriots en période d’étiage. Le quai de Ruzebouc est allongé et la voirie pavée. Le petit port atteint son apogée économique au milieu du 19ème.

 

 

Le 19eME siècle et la révolution industrielle

La gloriette est un petit pavillon donnant sur la Loire

L’apparition de nouveaux moyens de transport, la création de nouvelles routes, l’installation d’un réseau de voies ferrées, vont bouleverser la vie de Bouchemaine. Le tronçon Orléans-Angers de la voie ferrée Orléans-Nantes fut inauguré en 1851. Malgré l’apparition des premiers bateaux à vapeur en 1823, le trafic fluvial ne put faire face à la concurrence du rail qui l’emporta définitivement à la fin du 19ème siècle. Mais avec l’arrivée du chemin de fer, le premier tourisme se développe, les maisons de villégiature se multiplient à la Pointe. De nombreuses résidences s’agrémentent de petits pavillons séparés de l’habitat principal, avec vue sur la Loire : les gloriettes. Au début du 20ème siècle, tous les dimanches, des foules d’angevins viennent passer leur temps libre au bord de l’eau. Ils arrivent par le train ou prennent le bateau. En 1910, un embarcadère est construit place Ruzebouc. La Prévôté devient hôtel à guinguette.

 

Le 8 août 1944

Le pont du Petit Anjou par où les Américains passèrent pour libérer Angers.pont

Durant la seconde guerre mondiale, Bouchemaine connut seize bombardements. Le 8 juillet 1944, le pont de chemin de fer fut partiellement détruit. Début août, le pont suspendu miné par les Allemands sauta. Le pont du Petit Anjou restait la seule voie d’accès vers Angers pour les Américains sous les ordres du général Patton. Il fut pris le 8 août 1944 permettant la libération d’Angers.

 

 

 

 

De 1963 à nos jours

De 1790 à 1962, le nombre d’habitants sur la commune est resté remarquablement stable variant de 1190 en 1790 à 1 279 en 1962. La population de Bouchemaine a fortement augmenté depuis 1963, date du premier lotissement communal au Château, pour atteindre 6027 habitants au dernier recensement. La commune a continué à s’urbaniser devenant une petite ville « verte », structurée autours de ses quatre villages: Pruniers, Le Bourg, La Pointe, Les Hameaux. Il est remarquable de noter que, malgré les bouleversements sociaux, économiques, politiques, qui ont ponctué les siècles, Bouchemaine, grâce à la qualité de ses paysages n’a cessé d’être un lieu de villégiature et de détente pour les Angevins, au moins depuis le 16ème siècle. Cette vocation multiséculaire s’est trouvée confirmée en 2004 quand Bouchemaine est devenue l’une des communes du Val de Loire inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

 

La Confluence

La confluence de la Maine et de la Loire est un lieu de quiétude pour des espèces animales devenues rares. Les berges naturelles et la végétation des bords de Loire assurent le gîte et le couvert du castor tandis que le « râle des genêts » (petite perdrix élancée) affectionne les prairies naturelles et humides.

 

LES CRUES

Vous pourrez remarquer à différents endroits les échelles de niveau et les marques de crues sur les murs indiquant que la Loire peut venir tout engloutir. A contrario les anneaux, les bornes, les cales et les quais illustrent l’activité économique et la richesse qu’elle engendre pour les hommes qui vivent du fleuve et au bord du fleuve. Au 19ème et 20ème siècles la vallée de la Loire a connu plusieurs grandes inondations : 1846, 1856, 1866, 1910 et 1982. Cette dernière crue a atteint un débit de 5300 m3/seconde avec une hauteur de 6.18m à Bouchemaine le 24 décembre 1982.